Mémoire
J'ai réalisé cette photo pour un concours sur les lieux de mémoire en France. Vous trouverez quelques explications sur ce cimetière, ci-dessous, grace à un texte de Caroline.
Au détour d’un chemin cahoteux de la campagne picarde, un petit cimetière peu ordinaire sommeille en ce week-end ensoleillé de fin d’été. Seuls quelques touristes sans doute égarés viennent ponctuellement troubler le repos de quelques 884 travailleurs chinois, des « coolies », âmes exilées perpétuelles en cette terre picarde si éloignée tant de leurs ancêtres que de leurs descendants.
On parle souvent des victimes des grandes puissances, soldats allemands, français, anglais, générations décimées, parfois des soldats du Commonwealth (force en majorité blanche et anglophone) même les tirailleurs sénégalais ont occasionnellement accès à nos mémoires.
Mais que dire de ces milliers de travailleurs chinois importés comme de la marchandise, entassés dans des bateaux, puis dans des wagons à bestiaux, afin de participer à l’effort de guerre en déchargeant les trains ou les navires, en réparant les routes ou encore en prenant soin des chevaux de la cavalerie anglaise ? Qui se souvient de ces hommes déracinés, parqués dans un univers plus carcéral qu’ouvrier? Combien de français, de britanniques ont-il même connaissance de ce drame ?
Victimes d’accidents de travail et de la grippe espagnole, ces anonymes civils dorment maintenant en terre française dans un cimetière entretenu par le Royaume-Uni.
/fdata%2F0240982%2F%2Favatar-user-1391-tmpphpq84SFb.jpeg){kind=avatar}
